Expédition

L'ombre regarda autour de lui de son regard sanglant. C'était un vrai carnage, et ses armes toutes neuves étaient agréablement inondées de sang. Tss, ces sorciers. Ils pensaient quoi, que ça allait leur tomber tout cuit dans les bras ? "Voici vos armes" que lui avait dit un des sorciers qui l'avait "créé" en le regardant comme s'il était un trophée. Mais le hic c'est qu'un ombre ce n'est ni un jouet, ni une marionnette. La créature des ténèbres s'était saisie de ses armes et, après les avoir contemplé, la créature avait commencée à tuer tous les sorciers présents un par un, sans pitié. Juste avec délectation. Après je vous épargne les détails forts glauques et peu appétissant de la façon dont Karia Kazeshini Muramassa s'était pris pour les faire hurler à mort. Il s'était surtout amusé avec le dernier, au point que celui-ci lui avait donné tout plein d'information fort intéressante et l'avait même supplié de le tuer. Que c'était pathétique.

L'ombre avait passé 4h entière à s'amuser avec ces mortels, découvrant dés sa naissance ce qu'était un orgasme. Aussi il était parti à la recherche des souvenirs de son hôte et était rentré chez lui en sortant de la salle par la fenêtre. Chez lui le monstre avait fait connaissance avec sa "famille". Comme s'était amusant. L'aîné notamment avait eu très bon goût, et c'était très jouissif de tuer son ancien meilleur ami parce qu'il voulait fuir. Oui, parce que sa femme avait quelques invités quand son "mari" était rentré à la maison. Ensuite l'être était sorti se balader tranquillement dans les rues. Karia s'était choisi un immense manoir, avait tué les propriétaires et avait fait déménager "sa famille" dedans. Après tout un être aussi puissant que lui avait bien le droit à des esclaves, non ? Comme il était autrefois capitaine, ou un truc dans le genre, l'ombre s'était fait une petite armée personnel. Bien évidement personne n'avait eu le choix. L'être démoniaque avait donc pu prendre son premier bain de sang. C'était très jouissif de se baigner dans le sang de personne sans abris. Ensuite il était tranquillement partit se balader dans les rues.

Quand Karia passait quelque part les discussions s'arrêtaient et tout le monde s'éloignait de lui malgré sa lourde cape noire. Comme quoi même les mortels peuvent sentir quand un être est supérieur. En réalité ils sentaient l'inquiétante magie et l'odeur de la mort. Il faisait nuit depuis longtemps mais aucun voleur ne songea à le détrousser. Alors que l'aube n'allait pas tarder à pointer, l'ombre se décida à rentrer dans son manoir. De par sa nature Karia n'avait pas vraiment besoin de dormir. C'était un repos semblable à celui des elfes, mais plus court. Et il en faisait moins. En traversant une rue, la créature démoniaque croisa un humain dépassant à peine le mètre qui venait en sens inverse. Intrigué, l'être caché sous sa cape comme un nargul regarda le nain qui avançait vers lui. Sous sa cape seuls ses yeux rouges étaient visibles, tel des points lumineux et sanglants. L'être décida d'attendre un peu avant de fouiner dans l'esprit de l'humain miniature mais d'une forte constitution.

Karia Kazeshini Muramassa s'arrêta alors qu'il venait de croiser l'étrange petit homme et allait commencer la fouille mentale, maintenant qu'il était dans son dos, mais…

Qui êtes-vous ?

Sous l'épaisse capuche et le sort de noirceur, un sourire tord se dessina sur les lèvres de l'ombre.

Qui je suis…? fit une voix calme, douce comme du miel ou la caresse d'un amant (ou d'une amante). Je me nomme Karia Kazeshini Muramassa… Je suis une créature qui se demande ce que vous vous êtes… Qui est le chef ici, dans cette ville ? J'ai entendu dire que c'était une certaine Shadow.

Le vent sembla murmurer des mots en elfiques tandis que le monstre vérifiait, dans la langue de la magie et de la vérité, si personne ne les épiait. Ce n'était pas le cas. Le souffle comparable au vent se tut en même temps que la douce brise, sentant la magie noire à plein nez, qui l'avait transporté.

HJ:

Une naine violette... Mmh, intéressant. Elle avait dit "Maître Shadow" ? Parfait, parfait.

Vraiment ? Oh, comme c'est malheureux... fit la douce voix de baryton qui ne l'était pas du tout. Je pourrais peut-être vous venir en aide, fum !

Il remarqua que la naine tentait de voir à travers sa capuche et qu'elle devenait nerveuse. Karia se délecta de cette nervosité encore un moment, laissant ses douces paroles empoisonnées flotter dans l'air. Il voyait en elle le seul moyen qu'il avait de parvenir à son but. L'ombre dispersa en quelques mots elfiques le sort qu'il avait jeté sur sa capuche. Mais il avait le soleil dans le dos, du coup ça n'aidait pas.

Si vous le voulez bien j'aimerais vous accompagner. Mais avant je dois prévenir mes serviteurs de mon départ.

Ce qu'il ne disait pas c'est qu'il jetterait un sort à tous ceux qui lui avaient prêté allégeance pour que les fuyards meurent de la façon la plus horrible qu'il pourrait trouver, pour son plus grand bonheur.

Pourquoi voulez-vous voir Maîtresse Shadow ?

Caché par le contre jour, l'ombre sourit et fit un discret "Fu" d'amusement qui se dispersa dans l'air alors qu'il venait à peine de franchir ses lèvres pâles et translucides. En quoi cela pouvait bien intéresser cet être inférieur, mmh ? Mais bon, l'ancien soldat de l'armée de Shadow avait envie de s'essayer à la manipulation et la comédie, donc bon.

Et bien... Je pense peut-être lui offrir mes services en tant que sorcier ou conseiller, elle choisira bien. J'ai hâte de la rencontrer, vraiment.

Effectivement, l'ombre avait hâte de rencontrer ce qui semblait être la créature la plus puissante de ce monde. Parce qu'elle était dragonnière et qu'elle avait déjà réussi à se mettre un ombre dans la poche (*un ombre décédé, hélas... Fu huhu...*).

Alors, êtes-vous d'accord pour qu'on fasse route ensemble ?

La douce voix oubliait de mentionner que la naine n'avait pas le choix.

La créature poussa un doux soupir agacé. La naine prenait un peu trop confiance en elle, elle l'énervait. Si elle ne partait pas en route alors pourquoi elle portait ce gros sac sur le dos ? C'était pour faire jolie ?

Petite impertinente, susurra tout bas la voix de velours. Visiblement je ne suis pas encore très doué pour m'accorder la confiance d'une personne. D'où sort ce joli sac sur votre dos ? Il semble bien plein, vous rentrez de voyage ? Vous êtes bien propre pour une voyageuse.

Et comme Muramassa ne craignait point les rayons du soleil, il prit une position où les rayons venaient éclairer sa peau translucide et ses iris rouges. Il avait trouvé amusant la façon dont il cachait son identité : ça rendait la naine nerveuse et craintive... et visiblement aussi stupide et audacieuse. Au moins maintenant il savait qu'il n'avait pas les audacieux.

Et bien évidemment je ne vous laisse pas le choix. Il prit un air ennuyé. Je serais navré de vous ôter la vie, alors veuillez ne pas faire de vague je vous prie, ça m'obligerait à trouver un autre guide. Ce serait embêtant d'attendre encore...

L'ombre regarda la naine d'un regard faussement navré. Dans son dos la poignet d'une arme étincela dans les rayons naissant du soleil.

L'ombre se retint pour ne pas bailler.

Je leur dirais au revoir lorsque nous partirons voir l'Impératrice Shadow, répliqua-t-il d'une voix calme avec le visage d'un adulte embêté par un enfant. Bon, je crois que je vais être obliger d'abimer la marchandise...

Et d'un mot elfique il fit s'enflammer les vêtements et le sac de Narvath et rendait ses poignets incandescente, comme chauffée à blanc. Puis il dégaina ses deux épées d'un air nonchalant.

L'ombre poussa un soupire paresseux.

Un petit tour de passe-passe pour te bruler. Dommage, aussi stupide que tu sois tu avais penser à porter des protections...

Lentement, avec une force sûre, l'être démoniaque se mit en garde puis, plus vivement qu'on aurait pu le croire, il chargea la naine avec l'une de ses lames et fit une feinte avec l'autre pour la frapper du coté dentelé de sa lame. De par sa nature Karia était à la fois plus rapide, plus endurant et plus fort qu'un être humain. Mais Narvath aussi, malheureusement.